ENTRE
[ Type ]
"Finaliste au Concours Maisons Pariente"

[ Description ]
" Il y a d’abord la lumière, celle qu’on voit les yeux fermés.
Elle vient de loin, d’un souvenir flou, d’un paysage à moitié effacé, d’une ligne, d’un creux.
Le rêve naît là.
Mon bas-relief est une trace de ce passage : une empreinte du réel, assez vague pour qu’on puisse y projeter ses
propres songes.
Mon bas-relief est une fenêtre : trois arches s’ouvrent sur sur un ciel constellé, une mer agitée, des montagnes
immobiles, et un soleil qui semble toujours se lever.
Les rayons filent à travers l’espace, traversent les plans, le temps.
Les profondeurs se superposent, s’entremêlent, troublent les repères.
C’est dans ce trouble que le rêve prend forme.
L’image présentée est celle d’une maquette, façonnée à la main avec des moyens modestes (argile, carton, papier),
pour des raisons à la fois pratiques et financières. Elle traduit pourtant avec justesse le visuel, la composition, le
rythme, et l’intention de l’œuvre.
In situ, le rêve se matérialisera à échelle réelle.
La base sera réalisée à l’aide de la chaux Marmorino de Marius Aurenti.
Elle sera ensuite sculptée par le médium de l’empreinte : chaque élément (les rayons de soleil, les vagues, les
montagnes) sera formé à partir de plaques de contreplaqué de bouleau de 5 mm, gravées au laser, puis poncées,
vernies et peintes pour empêcher toute absorption, avant d’être pressées dans l’enduit frais.
Le ciel, lui, sera percé à la main comme sur l’image, trou par trou à l’aide d’un pic fin, comme si l’air avait lui aussi
laissé ses traces.
Chaque geste comptera, chaque creux portera une intention.
En deux semaines, le rêve prendra corps dans la matière.
C’est une œuvre qui parle d’ancrage, mais aussi d’échappée.
Une façon de dire que nos rêves ne viennent jamais de nulle part, ils s’appuient sur ce qu’on touche, ce qu’on voit,
ce qu’on retient.
La réalité ne limite pas le rêve. Elle lui donne sa forme, elle le façonne, à force d’empreintes.
Je ne cherche pas à représenter un rêve parfait.
Je cherche à capter ce moment où la réalité, peu à peu, commence à lui ressembler. "
[ Year ]
2025